Le
gnomon
"A
thing enabling something to be known, observed or verified"
Thomas
L. Heath
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Additionner
des nombres entiers impairs
Combien
font 1 + 3 + 5 + 7 + ... ?
Regardez
bien la figure ci-dessous, en tirant à gauche puis à
droite, le point
.Pilote.
On ajoute les disques par groupe de couleur
:
1
marron,
3
verts,
5
marrons,
7
verts.
On
trouve que la somme des 4 premiers nombres impairs est le carré
de 4, soit 16 :
1 + 3 + 5 + 7 = 42
Déplacet
le point Pilote dans l'animation.
CLIQUER
De
façon générale la somme des n premiers
nombres impairs est n2. |
On
obtient l'expresson générale :
1 + 3 + 5 + 7 + 9 + 11 + ... + (2n + 1) = ( n + 1) 2
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Extraire
la racine carrée d'un carré parfait
ou donner une valeur approchée pour un entier quelconque.
Pour
avoir la racine carrée d'un nombre qui est un carré
parfait, il suffit de procéder à l'envers :
On soustrait la suite des nombres impairs à partir de
1, jusqu'à l'obtention d'un résultat nul.
On compte alors le nombre d'entiers enlevés.
Le résultat donne la racine carrée.
16
- 1 = 15
15 - 3 = 12
12 - 5 = 7
7 - 7 = 0
Il
y a 4 soustractions
Donc la racine carrée de 16 est 4.
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Pour
avoir la racine carrée d'un nombre quelconque, on procède
de même jusqu'à ce qu'on ne puisse plus obtenir un nombre
positif. On compte le nombre d'entiers enlevés et l'on a une
valeur approchée à une unité près par
défaut, du résultat.
106
- 1 = 105
105 - 3 = 102
102 - 5 = 97
97 - 7 = 90
90 - 9 = 81
81 - 11 = 70
70 - 13 = 57
57 - 15 = 42
42 - 17 = 25
25 - 19 = 6
Il
y a 10 soustractions
Donc la racine carrée de 106 est 10 à
1 près par défaut.
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Evidemment
nos calculettes sont plus rapides et efficaces, mais ce procédé
très ancien reste très simple.
Gnomon
: les débuts de la géométrie en Grèce
Texte de
Michel
Serres
"Nous
avons du mal à traduire le mot
gnomon
parce qu'il vibre d'harmoniques autour de la chose qu'il désigne
et que la connaissance scintille à la pointe de son axe...
Littéralement, il signifie, sous une forme apparemment active
: qui discerne, qui règle, mais désigne toujours un
objet. Dans son commentaire à la deuxième définition
du second livre d'Euclide, Thomas L. Heath le décrit comme
"a thing enabling something to be known, observed or verified", une
chose permettant à quelque chose d'être connu, observé
ou vérifié. Le voisinage de ces deux choses ou leur
répétition a du sens : elles ont rapport entre elles,
toutes seules. En cette chose ou par elle, au lieu qu'elle occupe,
le monde montre la connaissance...
Comme l'axe du cadran se dressait perpendiculaire à son plan,
l'expression "à la manière du gnomon" exprimait chez
les Grecs, à une période archaïque, l'angle droit
ou le fil à plomb. Du coup, nous pourrions presque le traduire
par règle
ou
équerre,
d'autant qu'Euclide, au lieu indiqué, appelle gnomon
les aires des parallélogrammes complémentaires
d'un parallélogramme donné, de sorte que leur addition
ou soustraction les laissent ensemble semblables entre eux. Ainsi,
une équerre montre deux rectangles ou deux carrés complémentaires
d'un carré ou rectangle donné: le mot français
lui-même semble signifier
l'extraction
du carré
ou cadran."
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