Ancienne
version ICI
Achille,
"semblable aux dieux" mais non pas dieu lui-même,
fut le plus fameux des héros grecs et un acteur incontournable
de la guerre de Troie.
Fils de Pélée, roi des Myrmidons et de la néréide
Thétis, il naquit à Larissa en Thessalie. Thétis
qui était fort jolie, fut recherchée par Zeus et
Poséidon pour l'épouser.
Thémis (seconde épouse de Zeus et sa conseillère)
savait que le fils qui naîtrait serait plus grand et plus
fort que son père.
Alors, pour éviter d'être détrônés,
les dieux décidèrent de marier Thétis à
Pélée, non sans quelques difficultés car
elle ne voulait pas épouser un simple mortel. De ce fait
leur enfant serait supérieur à son père mais
inférieur aux immortels.
Suivant la tradition post homérique, Thétis tenta,
à plusieurs reprises, de procurer à son fils Achille
l'immortalité. Pour cela, elle le frottait le jour avec
de l'ambroisie et le plongeait la nuit dans le feu céleste
afin de brûler sa composante mortelle ; son père
se hâta de le retirer du feu.
Toutefois le bébé eut un pied brûlé.
Pélée fit appel à la science du sage Chiron.
Celui-ci alla à Pallène et déterra les ossements
du géant Damysos qui passait pour être le plus rapide
du monde. Il remplaça ensuite l'astragale endommagé
d'Achille qui devint un excellent coureur. Mais lors de la guerre
de Troie son astragale de remplacement se rompit et il fut tué.
D'autres auteurs rapportent que Thésis le plongea dans
le Styx (fleuve entourant les Enfers) pour le rendre invulnérable,
exception faite du talon par lequel elle le tenait.
Achille et la tortue
Achille aux pieds ailés est considéré comme
l'homme le plus rapide à l'opposé de la tortue animal
particulièrement lent sur terre.
Les deux font une course. Un avantage est donné à
la tortue, aussi petit soit-il.
Ainsi, Achille devra d'abord arriver au
point d'où est partie la tortue.
Quand Achille est à l'endroit où se trouve la tortue
au moment du départ, elle a elle-même avancé.
Lorsque Achille atteint ce nouvel endroit, la tortue est déjà
un peu plus loin et ainsi de suite...
Il ne la rattrape donc jamais car le processus se répète
INDEFINIMENTt !
Ce paradoxe n'est pas identique à celui
de la dichotomie dans lequel l'espace est toujours divisé
en segments égaux.
Dans celui-ci l'espace est divisé en segments de longueur
décroissante proportionnelle à la vitesse des coureurs.
Dans
l'animation suivante,
- choisir d'abord le rapport entre la vitesse d'Achille
et celle de la tortue ;
- choisir
OU le rattrapage
de la tortue : recommandé en premier
OU la course continue
en temps réel ;
- VALIDER en cliquant le bouton
;
- Choisir la vitesse de l'animation et lancer la course en cliquant
le bouton fléché.
On peut survoler le bouton des CONSIGNES qui affiche alors une
aide.
Cliquer
l'image pour OUVRIR le swf
ANALYSE
Prenons par exemple, le rapport 10
entre les deux vitesses.
En
toute logique, Achille doit pouvoir rattraper la tortue : en effet
au bout d'un temps égal à deux par exemple, Achille
parcourt 2000 mètres et la tortue 200 mètres. Donc
Achille a rattrapé la tortue sans problème.
Pourtant quand nous calculons avec le temps 1+1/10+1/100+1/1000+1/10000+...
la tortue a toujours une avance sur Achille. Et cela même
si nous ajoutons indéfiniment une fraction du temps
dix fois plus petite que la précédente ajoutée.
En
fait nous avons une somme infinie de termes de plus en plus
petits... et on démontre que cette somme est finie,
on a :
1 + 1/10 + 1/100 + 1/1000 + 1/10 000 + ... 1/10n +
... = 10/9
(il s'agit
de la somme des termes d'une progression géométrique
de raison 1/10).
Achille rattrape
la tortue au temps 10/9.
A cet instant, Achille aura parcouru 10 000/9 mètres
soit 1111 mètres et 1/9 mètre
et
la tortue elle aura parcouru 111 mètres et 1/9 mètre
au-delà de ses 1000 mètres d'avance du début.
Dans l'animation,
- choisir d'abord le rapport entre la vitesse d'Achille et celle
de la tortue ;
- VALIDER en cliquant le bouton ;
- Choisir la vitesse de l'animation et lancer la course en cliquant
le bouton fléché.
La paradoxe de
Zénon est un exemple de situation embarrassante où la
formalisation est le seul moyen de rendre cohérentes deux descriptions
incompatibles a priori. D'un côté on a une suite infinie
et de l'autre une distance finie. Le paradoxe réside dans le
terme indéfiniment
qui paraît naïvement simple.
On dira mathématiquement que la suite des distances séparant
les deux antagonistes est une suite décroissante convergente
dont la limite est nulle. C'est cette notion de LIMITE d'une suite
convergente qui permet de lever la contradiction.
Le concept de "suite infinie convergente" permet de concilier
la finitude et l'infinitude.
Les grecs ne pouvaient concevoir qu'une somme avec une infinité
de termes puisse avoir une valeur finie. Bien qu'Achille doive parcourir
un nombre INFINI de laps de temps dont la durée représente
une division de la durée antérieure, leur somme totale
est FINIE.
Que de chemin
pour arriver à ce concept !
Le premier à formaliser le problème pour éviter
le paradoxe fut d'Alembert (1717-1783) puis Cauchy, Bolzano, Weierstrass.
La notion d'infini n'est pas simple... Georg Cantor (1845-1918), qui
définit la théorie des ensembles et chercha à
caractériser la notion d'infini, mourut en hôpital psychiatrique.
DECOUPAGE
de figures : une feuille A4 puis un disque entier.
Découpons une
feuille A4 en deux parties identiques.
Recommençons en découpant en deux morceaux identiques
la partie restante.
...
On pourrait théoriquement répéter la procédure
indéfiniment. Nous serons simplement limités par la
petitesse des morceaux obtenus.
La réunion de toutes les parties obtenues donne la
feuille A4.
Nous découvrons ainsi comment la feuille finie A4 peut être
théoriquement décomposée en une infinité
de morceaux qui sont de plus en plus petits :
1/21
+ 1/22 + 1/23 + 1/24 + ... 1/2n
+ ... = 1
C'est ce
que nous pouvons observer dans l'animation suivante.
Cliquer
la flèche plusieurs fois de suite (12 fois de suite ), pour
effectuer pas à pas les découpages successifs.
Cliquer
l'image pour OUVRIR le swf
Cette
fois nous découpons de la même façon un disque
entier.
Cliquer
l'image pour OUVRIR le swf
Les
premiers temps des mathématiques
(Cf
aussi ICI mon petit historique de la géométrie)
Pythagore, Eudoxe, Euclide, Archimède
font partie des personnages les plus importants des mathématiques
grecques.
La naissance
des mathématiques remonte au moins au VIe siècle
av. J.-C ;Pythagore fut l'un des premiers avant Euclide à
établir la nécessité de justifier les propositions,
à synthétiser et à organiser un savoir dispensé.
Il s'appuya sur la logique, élément fondamental de
la philosophie et l'appliqua aux mathématiques de façon
si parfaite qu'on a aujourd'hui le sentiment que c'est la philosophie
qui l'emprunta aux mathématiques.
Pour les pythagoriciens, les mathématiques n'étaient
pas une simple attitude scientifique : elles étaient l'explication
du monde, l'instrument pour le comprendre et une voie pour atteindre
la perfection.
Au VIe siècle av. J.-C , l'épicentre du
développement culturel se déplace de la Méditerranée
et de l'Egypte vers le monde grec. Transcrite au moyen de l'alphabet
latin, la pensée grecque dominera l'Europe pendant treize
siècles.
L'importance des liens associant l'héritage grec d'Occident
avec les autres civilisations de l'Antiquité a été
mis en évidence en 1799 avec la découverte puis le
déchiffrage ving-cinq ans plus tard de la Pierre de Rosette,
par Jean-François Champollion et Thomas Young.
Lorsque des textes de l'Antiquité autres que ceux de la Grèce
et de Rome ont pu être lus, on a alors mesuré l'avancement
intellectuel des autres civilisations. Ainsi on s'aperçut
que, en dépit de leur importance, les écrits grecs
n'étaient pas toujours des originaux.
Alors que la spéculation philosophique était propre
à la Grèce, l'esprit babylonien et égyptien
était moins organisé et plutôt fondé
sur des données empiriques et inductives.
Les mathématiques babyloniennes et égyptiennes étaient
instrumentales ; elles fournissaient le moyen de résoudre
des problèmes pratiques sans élaborer de lois générales.
Par contre les grecs considéraient la science comme une fin
en soi ; cela permit d'organiser logiquement la connaissance, la
spéculation et la déduction.
Les grecs ont emprunté de nombreux principes de géométrie
aux Egyptiens pour lesquels ils éprouvaient de l'admiration.
Ainsi, pour vérifier la perpendicularité des constructions,
les Egyptiens utilisaient une corde avec
3, 4 et 5 noeuds (triplet pythagoricien) disposés à
intervalles réguliers.
CEPENDANT, nous ne disposons d'aucune preuve permettant d'affirmer
que cette connaissance pratique les avait amenés à
formaliser la notion de triangle rectangle et le théorème
général qui liait les distances de ses côtés.
Si les Egyptiens utilisèrent une quelconque version du théorème
de Pythagore pour construire les pyramides, les archéologues
n'ont pas encore trouvé le document qui le démontre.
Pythagore
ne fut sans doute pas le premier à entrevoir le célèbre
théorème qui porte son nom, par contre il fut certainement
le premier à en donner une justification par une démonstration
du théorème général, pour tous les triangles
rectangles.
De plus, au cours des voyages commerciaux, les marchands grecs avaient
appris les mathématiques pratiquées en Mésopotamie
et en Inde. MAIS, c'est dans l'époque hellénistique
que ces connaissances s'organiseront et connaîtront leur apogée.
Thalès
(-620,-550) fut sans doute l'un des fondateurs des mathématiques
grecques, un savant universel, curieux de tout, cherchant à
découvrir et à expliquer le monde. Il était
très proche des conceptions modernes de la science :
Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi cela fonctionne-t-il
?
Thalès avait été invité par le
roi Amasis, averti de ses grandes connaissances. Il se montra à
la hauteur de sa réputation : le roi déclarait
ne pas connaître la hauteur des fantastiques pyramides déjà
presque bimillénaires.
Thalès planta sa canne dans le sable verticalement et dit
au roi : "l'ombre
de ma canne est exactement égale à sa hauteur; il
doit en être de même pour votre pyramide : faites
mesurer son ombre vous aurez sa hauteur ! "
Bien plus tard, à la fin du XIXe siècle,
on appellera en France, "de Thalès" le théorème
qui porte aujourd'hui ce nom.
Si deux triangles ABC et A'B'C' ont leurs côtés parallèles,
alors on a :
AB/A'B'=AC/A'C'=BC/B'C'
C'est en GRECE que
s'effectua le passage de la pratique à la théorie
et que furent créés les concepts de démonstration
: axiome et théorème. C'est là qu'on trouve
la dénomination "mathématiques",
du grec " mathema" qui signifie "ce
qui enseigne".
"Mathématiques" désigne donc "toutes
les formes de connaissance".
Les pythagoriciens furent les premiers à être nommés
"mathematikoi", soit "mathématiciens",
et leur grand maître Pythagore fut le premier à s'autodésigner
"philosophe" c'est-à-dire "celui qui aime
le savoir".
Pythagore
(-570,-500)
Les origines de Pythagore sont mystérieuses. Il serait
né autour de l'an 570 av.J.-C. sur l'île de Samos,
dans la mer Egée, le long de la côte de l'Asie
Mineure. Ce n'était pas très loin de la ville
de Milet, où vivait le célèbre philosophe
Thalès, penseur grec à l'influence considérable.
Il semble que Thalès
ait transmis à Pythagore sa passion des mathématiques
et de la philosophie. C'est d'ailleurs à Thalès
que remonte la tradition mathématique de démonstration
des résultats.
Après
un périple réel ou imaginaire vers l'Egypte,
la Perse et enfin vers Babylone, il s'établit finalement
à Crotone, dans le sud de l'Italie, où il fonda
une société de disciples. |
|
Les habitants de Crotone le contraignirent
à s'enfuir à Métaponte, toujours au sud de
l'Italie, où il mourut aux alentours de 500 av.J.-C.
Les pythagoriciens se conformaient entre eux à la tradition
orientale de transmission orale de la connaissance.
Par respect vis-à-vis du maître, toutes les découvertes
de la communauté étaient presque toujours attribuées
à Pythagore. De son vivant Pythagore avait interdit la
divulgation de ses recherches. Ce
serment de silence qui liait les membres de la communauté
pythagoricienne eut de tragiques conséquences.
Un jour, Hippase
de Métaponte, éminent membre de la secte pythagoricienne,
joua avec le théorème de son maître pour calculer
la diagonale d'un carré. Juste la soif du savoir... Il choisit
1 comme mesure du côté du carré. Il trouva pour
l'hypoténuse une mesure de
donc irrationnelle (ne peut s'écrire comme
le quotient de deux entiers, on disait à cette époque
que l'hypoténuse n'est pas mesurable à partir des
côtés).
Cette découverte d'Hippase détruisit l'idée
merveilleuse d'unicité numérique du pythagorisme.
La légende raconte que les pythagoriciens finirent par jeter
le mathématicien à la mer par-dessus bord pour qu'il
soit flagellé à perpétuité par les vagues.
Cela, "parce qu'ayant dévoilé le secret de l'inexprimable,
il était passible du plus terrible des châtiments,
celui d'être dépossédé de son être
et renvoyé d'où il venait, le néant".
Pythagore fut le premier qui réussit le gigantesque progrès
de conduire les exemples concrets vers la théorie générale.
Il passa des exemples particuliers de triangles à un théorème
général qui s'appliquait pour tout triangle rectangle.
Comme tous les géomètres grecs, il établit
un schéma théorique applicable quels que soient les
cas.
Zénon
L'infini intervint également dans les paradoxes de Zénon
qui soulignaient entre autres choses, la confrontation dialectique
entre diverses tendances philosophiques grecques.
Ces affrontements provoquèrent rapidement une interdiction,
du moins une limitation de l'utilisation de l'infini.
Après le choc de la découverte des grandeurs incommensurables
(provoqué par la mesure de la diagonale du carré),
ce fut sans doute Eudoxe qui fut le plus perspicace de tous.
Eudoxe
de Cnide, (disciple de Platon) donna une définition de l'infini
qui permit entre autres de surmonter la crise des incommensurables.
On retrouve cette définition dans le livre V des Eléments
d'Euclide dans
lequel Euclide réserve une attention particulière
aux nombres irrationnels.
C'est... le début de la définition des irrationnels
que Dedekind trouvera au XIXe siècle !
Pour Eudoxe, l'idée est que la possibilité d'approximation
indéfinie est opératoirement finie. Il mesure une
circonférence par la somme des mesures de côtés
polygonaux très petits.
Eudoxe établit la méthode d'exhaustion pour
calculer surfaces et volumes : il s'agit dans l'idéal de
réaliser exhaustivement le processus d'approximation des
grandeurs jusqu'à son terme ultime (par passage
à la limite à l'infini).
Aristote
a tenté
de limiter ce concept. Mais il l'avoue lui-même :
"il est clair que la négation de l'infini a des conséquences
impossibles", de sorte que " l'infini existe en puissance
".
Pour Aristote, un segment n'est pas une suite infinie de points alignés
mais il autorise autant de divisions du segment en sa moitié
qu'on le souhaite...
Archimède
et l'infini (-287,-212)
Pour les grecs, l'infini est un monstre à deux
têtes ou à deux colonnes vertébrales
: l'infiniment petit et l'infiniment grand. L'infini
fut très tôt l'objet de débats et
de controverses.
Il
apparut implicitement dans l'impossibilité de
mesurer la diagonale d'un carré et son côté
avec la même unité de mesure. Comme
nous l'avons vu, cette découverte fut fatale
à la conception pythagoricienne du monde et a
déclenché la première crise des
fondements mathématiques.
Avec
Archimède, les mathématiques et la
philosophie se préoccupent de l'infini.
Archimède est le seul mathématicien grec
à avoir fait fi de la négation de l'infini
en acte énoncée par Aristote ; il a cependant
agi avec modération et raison. En effet, il n'avait
pas la prétention de lancer une insurrection
contre Aristote puisque, disait-il, ses arguments "étaient
loin de constituer une démonstration".
|
|
Mosaïque retrouvée à Pompéi.
|
La
légende raconte qu'Archimède fut tué
à l'âge de 70 ans, lors de la conquête
de Syracuse, par un soldat du général
romain Marcellus en 212 av J.C.
"Un soldat entré dans
sa maison pour la piller lui demanda qui il était.
Trop occupé par la résolution de son
problème dont il avait tracé la figure
dans la poussière, Archimède ne put
répondre à la question et dit seulement
:
-de
grâce, ne dérange pas cette poussière.
Prenant cette réponse pour du mépris,
le soldat lui trancha la tête."
Plutarque rend compte dans son ouvrage (1er
siècle de notre ère) 'Vie de Marcellus'
que Marcellus en fut vivement affligé et traita
honorablement la famille de la victime.
|
|
Archimède a su faire une utilisation magistrale de la méthode
d'exhaustion en calculant par exemple la surface des spirales. Il
fut un précurseur du calcul intégral qui ne réapparaîtra
que... deux mille ans plus tard au XVIIe siècle
!
La méthode consiste à considérer
une aire comme une série de segments et un volume comme une
série d'aires.
Par exemple " les droites tracées dans un triangle constituent
ce même triangle ". Ces collections sont nécessairement
infinies.
Avant le XVIIe siècle, les contributions liées
au calcul infinitésimal sont très minces. Ensuite, une
raison théologique permit l'utilisation de l'infini avec plus
de liberté que dans le monde grec : l'infini était conçu
comme un attribut du Dieu des chrétiens ; Newton lui-même,
fervent théologien, croyait en un Dieu omnipotent.
Les
paradoxes de Zénon
Zénon
d'Elée (-490,-430)
Pour l'école éléatique à laquelle appartenait
Parménide (-530, -460), la réalité,
l'univers, ne pouvaient avoir une origine et donc, ni début,
ni fin ( L’école éléatique
est une école de philosophie fondée par Xénophane
de Colophon, en Campanie, dans le sud de l'Italie actuelle, à
Élée, d'où le qualificatif éléatique.).
La source principale de la pensée de Zénon, nous est
parvenue par le Parménide, l'un des dialogues de
Platon.
Il affirme que "tout est un" et que "le changement
n'existe pas".
Aristote considère Zénon comme l'inventeur de la dialectique
(méthode de raisonnement qui cherche à établir
la vérité en défendant successivement des thèses
opposées) ; l'œuvre de Zénon a été
consacrée à argumenter contre les contradicteurs de
son maître Parménide. Il est principalement connu de
nos jours pour ses paradoxes restés célèbres
dans l'histoire de la philosophie, en particulier à cause
des réfutations d'Aristote. Ces paradoxes, ont souvent pour
but de montrer l'impossibilité du mouvement.
A propos de Zénon, Bertrand Russel affirme dans Les principes
des mathématiques I, 1903 :
"Après avoir été réfutés
durant deux mille ans, ces sophismes furent réhabilités
et devinrent le fondement de la renaissance mathématique...".
Les paradoxes
Le paradoxe est une forme de raisonnement qui va à l'encontre
de la pensée courante. On raisonne à partir d'un principe
avec l'idée d'arriver à des conclusions contradictoires,
ce qui remet en cause le principe sur lequel elles se fondent.
L'un des paradoxes les plus populaires dans l'Antiquité est
appelé "paradoxe du menteur" ; proposé par
Epiménide le Crétois, il s'énonce ainsi :
-"Tous les Crétois sont des menteurs."
Epiménide ne peut dire la vérité puisqu'il
est Crétois, mais il ne ment pas non plus puisqu'il affirme
quelque chose de vrai, d'où la contradiction.
Zénon énonça de nombreux paradoxes (une quarantaine),
les plus connus sont :
- la dichotomie ;
- Achille et la tortue ;
- la flèche volante ;
- le stade
La dichotomie ou l'impossibilité du mouvement
(Cf LIEN externe : video anglaise ICI)
Un mobile devant se déplacer entre A et B, doit parcourir
la moitié de la distance entre A et B, puis la moitié
de la distance restante et ainsi de suite. Du fait de l'infinité
des distances à parcourir, le mobile ne peut le faire en
un temps fini et donc le mouvement est impossible.
La flèche volante
C'est assez confus... Une flèche qui vole est en fait immobile.
A chaque instant, la flèche est dans un espace égal
à elle-même. Elle est donc à chaque instant
au repos. Si on décompose le mouvement en une suite d'instants,
elle ne peut donc pas se mouvoir, puisqu'elle est constamment au
repos.
Le stade
Un convoi de quatre wagons identiques croise sur un stade un autre
convoi de wagons qui va en sens inverse et un convoi à l'arrêt.
Dans le même temps où il parcourt deux wagons du convoi
immobile, il croise quatre wagons du convoi allant en sens contraire.
Donc le train a parcouru dans le même temps deux distances
différentes. On peut aussi dire que la moitié d'une
durée est égale à cette durée puisqu'il
faut le même temps pour parcourir deux wagons que pour en
parcourir quatre.
Ce paradoxe est incertain et férocement critiqué par
Aristote qui prétend justement que Zénon prend une
même référence pour les wagons au repos et en
mouvement.